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La Marine nationale reçoit le drone de surface « Rigel » dans le cadre du programme SLAMF franco-britannique

MMCM Unmanned Surface Vessel

Un second drone de surface pour la guerre des mines navales

Le 21 octobre 2025, l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAR) a annoncé la livraison du second Unmanned Surface Vessel (USV), ou drone de surface, baptisé « Rigel », destiné à la Marine nationale. Ce navire autonome fait partie du programme Maritime Mine Counter Measures (MMCM), connu en France sous le nom de SLAMF (Système de Lutte Anti-Mines Futur), mené conjointement avec le Royaume-Uni.

Dix mois après la livraison du premier drone, « Canopus », l’arrivée de Rigel marque une étape majeure dans la montée en puissance de la capacité française de lutte contre les mines. Selon OCCAR, cette livraison symbolise non seulement la maturité croissante de la technologie, mais aussi la solidité du partenariat industriel et institutionnel qui soutient ce programme transfrontalier.

Un concept disruptif pour la détection et la neutralisation des mines

Le programme SLAMF/MMCM repose sur un concept de rupture dans la guerre des mines : remplacer les chasseurs de mines traditionnels par une flotte de systèmes autonomes et interconnectés. Chaque module opérationnel comprend :

  • Deux USV : l’un tractant un sonar remorqué pour la détection, l’autre embarquant un robot sous-marin téléopéré (ROV) pour l’identification et la neutralisation ;
  • Deux drones aériens (UAV), chargés de la localisation et du suivi des menaces ;
  • Un robot sous-marin autonome (UUV) conçu par Exail et équipé de sonars Thales ;
  • Et le système MUMMS de Saab, un véhicule téléopéré spécialisé dans la destruction des mines.

L’ensemble de ces moyens permet d’effectuer les opérations de dépollution ou de sécurisation à distance, sans exposer directement les équipages. Cette approche, qualifiée de stand-off mine warfare, change radicalement la manière dont les marines modernes conçoivent la lutte anti-mines. Elle s’inscrit pleinement dans la stratégie française d’autonomisation des systèmes navals et de réduction de la vulnérabilité humaine en zone contestée.

Un programme ancré dans la coopération franco-britannique

Le SLAMF/MMCM est un projet emblématique de la coopération de défense franco-britannique instaurée par les traités de Lancaster House signés en 2010. Ce partenariat, qui couvre aussi bien le nucléaire, les drones que la guerre des mines, vise à mutualiser les coûts et à accroître l’interopérabilité entre les deux marines.

Le contrat initial de conception et de développement des prototypes a été signé en mars 2015 entre Thales et l’OCCAR, agissant pour le compte des deux pays. Aujourd’hui, Thales occupe le rôle de maître d’œuvre et intégrateur principal du système. La société française COUACH a par ailleurs repris la production des drones de surface, initialement conçus par ASV (L3Harris), après que Thales a acquis la propriété intellectuelle du modèle.

Cette évolution industrielle renforce la souveraineté française sur un segment stratégique : celui des plateformes autonomes navales, à la croisée de la robotique maritime, de l’intelligence artificielle et de la lutte anti-mines.

Des perspectives ambitieuses à l’horizon 2030

À terme, la Marine nationale prévoit la livraison de huit modules SLAMF d’ici 2030. Ces modules seront déployés depuis de nouveaux navires spécialisés : six bâtiments de guerre des mines (BGDM) capables d’opérer simultanément des drones aériens, de surface et sous-marins, ainsi que cinq bâtiments base plongeurs démineurs de nouvelle génération (BBPD NG).

L’enjeu est majeur : le SLAMF remplacera progressivement les actuels chasseurs de mines tripartites, les navires remorqueurs de sonars et les bâtiments de soutien plongeurs. Ces systèmes seront essentiels pour protéger l’accès aux ports français, sécuriser le déploiement des unités stratégiques (comme les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins ou le porte-avions Charles-de-Gaulle) et garantir la liberté de navigation dans les zones d’intérêt français et européens.

Un pas décisif vers la guerre des mines du futur

La livraison de « Rigel » symbolise bien plus qu’une étape logistique : elle traduit l’entrée dans une nouvelle ère de la guerre navale numérique et autonome. Dans un contexte où les menaces sous-marines se diversifient et se complexifient, la capacité à détecter et neutraliser une mine sans exposer de personnel devient une exigence stratégique.

En clair, avec Rigel et Canopus, la Marine nationale prend de l’avance dans la robotisation de ses missions de sécurité maritime. Le partenariat franco-britannique, quant à lui, démontre une nouvelle fois la pertinence de coopérations industrielles solides dans le domaine de la défense européenne.

Le futur de la guerre des mines est désormais en marche – et il s’écrit en grande partie sous pavillon franco-britannique.

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Communiqué sur Linkedin

OCCAR a le plaisir d’annoncer la livraison réussie de #Rigel, le second navire de surface sans équipage (USV – Unmanned Surface Vessel) livré à #France dans le cadre du programme Maritime Mine Counter Measures (MMCM).

La remise du navire, achevée le 21 octobre 2025, constitue une nouvelle étape clé dans la collaboration entre Thales, OCCAR (Organisation conjointe de coopération en matière d’armement), le ministère français des Armées et le ministère britannique de la Défense.

Dix mois après la livraison de #Canopus (le premier USV français), l’arrivée de Rigel représente un renforcement supplémentaire pour la Marine nationale dans la montée en puissance vers une capacité de lutte contre les mines pleinement opérationnelle. Elle ouvre de nouvelles perspectives, tout en apportant une meilleure maturité et fiabilité du système.

Cette livraison reflète l’engagement indéfectible de toutes les parties prenantes et confirme la poursuite du développement d’un concept de rupture pour la détection et la destruction des mines navales.

Elle renforce également le partenariat stratégique entre la France et le Royaume-Uni dans le cadre des #LancasterHouseTreaties. Elle met en lumière la valeur de l’acquisition conjointe d’équipements de défense et de l’interopérabilité opérationnelle lors de missions critiques, telles que la préservation de la dissuasion et la protection des intérêts maritimes européens.

Félicitations à toutes les parties prenantes ayant contribué à cette réussite. Le programme MMCM franchit ainsi une nouvelle étape vers la livraison finale des systèmes aux deux nations. OCCAR se réjouit de partager d’autres avancées dans les prochains mois à mesure que le programme se poursuit.

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